Je me réveille, le homard était bon hier soir.
Mon balcon m’appelle, je tire le rideau, me glisse à l’extérieur puis m’installe à l’ombre, le cerveau encore éteint.
Un camion poubelle, passe dans la rue un peu en contrebas et s’arrête. Le bruit de son moteur me donne envie de hurler. L’odeur des ordures qui s’y dévident, chauffées par la température environnant déjà les 35°, fait monter en moi une nausée incontrôlable.
Je me précipite vers les toilettes. Mon estomac est encore vide.
Les spasmes de mon diaphragme sont douloureux.
Un son métallique retenti au contact de la céramique que j’ai javellisé la veille. Une pince à crustacés vient de sortir de mon corps.
Accroupie sur le carrelage, mon visage fixant ce fond de chiottes, je la regarde stupéfaite.
Elle brille elle est toute neuve, dépourvue de résidu d’aliments digérés.
Je lui lance un « bonjour ». « Ta gueule me répond-elle ».
Pas très agréable cette pince a crustacés me dis-je… Je la saisie d’une poigne ferme. Bien décidée à me débarrasser de cette objet dépourvu certes, de résidu l’aliments digérés, mais aussi de bonnes manières, je me précipite sur la terrasse.
Les éboueurs sont encore là, avec leur camion immonde, la gueule grande ouverte, prêt à accueillir la pince à crustacés.
Je lui lance un « au revoir », avant de la jeter depuis le premier étage. « Ta gueule, me répond-elle ».


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