Dès qu’il apparaît, impossible de ne pas le remarquer : sa gueule d’abruti heureux, son poil gras qui brille comme un vieux siège en skaï oublié, et sa démarche chaloupée de mec sûr de lui, même quand il a rien à foutre. Sa casquette est toujours à l’envers, son collier clignote comme une guirlande de Noël cheap, et il arbore fièrement une chaîne en plastique doré, plus bling-bling que classe.
Mick roule en bagnole — enfin, façon de parler, parce que c’est lui qui conduit, évidemment — une épave rouge pétante, avec des flammes peintes à la bombe sur les portières, des jantes chromées qui brillent autant que ses dents jaunies par les chips, et un pot d’échappement qui fait un bruit à moitié pétard mouillé, à moitié moteur de tondeuse. Il adore faire crisser les pneus sur le bitume, klaxonner comme un malade, balancer des appels de phare à tout-va, surtout quand il double n’importe quoi, même un vieux tracteur roulant à 5 km/h.
Mick, c’est aussi le roi du barbecue raté : un chapardeur invétéré de merguez, mâchouillant les saucisses carbonisées avec un sourire béat d’enfant dans un magasin de bonbons. Il se pavane dans le quartier comme si c’était lui la star, aboyant sur tout ce qui bouge — surtout les pigeons qu’il prend pour des rivaux — avec un regard à la fois con et sûr de son charme.
Côté culture, on repassera : Mick n’a jamais pigé que courir après sa queue ne sert à rien, mais il s’en fout royalement. Il met la musique à fond (dans sa tête, bien sûr), pousse des « Wouhouuu » à faire pâlir un ado en pleine crise, et se croit pilote de rallye même à 10 km/h sur la rue principale.
Malgré tout ça, il y a chez Mick un truc qui force le respect : son culot et sa façon de vivre comme si le monde entier lui appartenait. Fier comme un paon, idiot comme un balai, mais heureux comme jamais. Mick, c’est le beauf ultime, une légende vivante, un mythe du mauvais goût assumé, et surtout, le chien que personne n’oublie, même quand on voudrait bien.


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