I. Introduction : De quoi parle-t-on ?
I.A – Définition du problème : une peur absurde… ou pas ?
Dans l’imaginaire collectif, le ninja est un maître de l’infiltration, un être presque surnaturel capable de surgir là où on ne l’attend pas. L’idée qu’un tel individu puisse passer par un conduit de ventilation, tel que ceux que l’on trouve dans les habitations modernes, semble tirée d’un film de série B. Pourtant, lorsqu’on examine froidement les faits, certaines inquiétudes absurdes méritent d’être exposées à la lumière de la raison. Pourquoi ? Parce qu’elles disent quelque chose de nos angoisses, de nos perceptions de la sécurité domestique, et de notre fascination pour l’invisible.
L’hypothèse de départ est donc la suivante : un individu entraîné dans l’art de l’infiltration (un ninja ou assimilé) pourrait-il physiquement et logistiquement pénétrer dans une habitation moderne par le réseau de VMC ? Cette question, au croisement entre fiction et vraisemblance technique, suppose une exploration rigoureuse de plusieurs champs de connaissances.
Il ne s’agit pas ici d’une satire gratuite. L’enquête, bien que teintée d’humour, suit une méthodologie aussi rationnelle que possible. Elle entend croiser données techniques, biologiques, historiques et architecturales pour répondre à cette interrogation d’apparence incongrue.
I.B – Pourquoi la VMC ? Le choix du conduit comme point d’entrée
Les VMC (Ventilations Mécaniques Contrôlées) sont devenues en quelques décennies un standard dans la majorité des bâtiments résidentiels modernes. Leur fonction principale est de renouveler l’air intérieur afin d’éviter la stagnation de l’humidité et des polluants. Elles sont discrètes, souvent dissimulées dans des faux plafonds, et reliées à l’extérieur via des gaines menant à des bouches d’aération sur les murs, les toits ou parfois les sous-sols.
Pourquoi envisager ce point d’entrée en particulier ? Tout simplement parce qu’il est, dans l’absolu, l’un des rares orifices d’un logement à communiquer directement avec l’extérieur tout en n’étant ni protégé par une serrure, ni conçu pour être verrouillé. Contrairement aux fenêtres ou aux portes, il est rarement surveillé, souvent inaccessible sans outils, et ne déclenche aucun système d’alarme. Sur le plan théorique, un conduit de VMC pourrait donc apparaître comme un point d’intrusion sous-estimé.
Mais une question subsiste : est-il physiquement possible d’y passer ? Pour y répondre, il faut comprendre à quoi ressemblent ces conduits en pratique.
I.C – Précision terminologique : ninja, shinobi, espion ou gymnaste ?
Avant d’aller plus loin, une clarification s’impose sur la nature de l’acteur supposé de cette infiltration. Quand on parle de « ninja », parle-t-on d’un agent historique japonais du clan Iga, opérant dans le cadre des guerres féodales du XVIe siècle ? Ou bien d’un concept pop-culturel générique désignant un humain particulièrement souple, entraîné, et expert en discrétion ?
Pour les besoins de cette enquête, nous adopterons une définition fonctionnelle du « ninja » :
Un individu entraîné à se mouvoir discrètement dans des environnements complexes, possédant une excellente condition physique, une connaissance des systèmes de sécurité, et capable d’exploiter au maximum l’environnement pour s’y dissimuler ou s’y déplacer.
Ce cadre englobe aussi bien l’archétype traditionnel que les agents spéciaux modernes, les acrobates professionnels, voire certains monte-en-l’air d’exception. Il ne s’agit donc pas de s’en tenir aux récits folkloriques, mais bien d’étudier une possibilité biomécanique et architecturale à partir de profils humains réalistes, fussent-ils extrêmement rares.
II. Anatomie d’un conduit : que permet (réellement) une VMC ?
II.A – Comprendre le réseau de ventilation : composition, structure, accès
Pour évaluer la possibilité d’une infiltration humaine par le biais d’un conduit de ventilation mécanique contrôlée (VMC), il faut d’abord comprendre la structure exacte de ce système. Une VMC n’est pas un simple tuyau ; c’est un réseau complexe, pensé pour maximiser la circulation de l’air tout en minimisant les pertes thermiques et sonores.
Les éléments principaux d’une VMC standard sont :
- Les bouches d’extraction : situées dans les pièces humides (cuisine, salle de bain, WC), elles aspirent l’air vicié. Leur diamètre moyen est de 80 à 125 mm (soit 8 à 12,5 cm) – un détail fondamental.
- Les gaines : ces conduits, généralement en PVC ou en aluminium souple, relient les bouches d’extraction au caisson central. Le diamètre est équivalent à celui des bouches : 80 à 150 mm en général. La flexibilité est bonne, mais la résistance à la déformation reste limitée.
- Le caisson d’extraction : situé en comble, faux plafond ou local technique, c’est lui qui aspire l’air vers l’extérieur. Il est alimenté électriquement et fonctionne en continu ou à intervalles.
- Les sorties en toiture ou en façade : c’est le point de sortie final de l’air vers l’extérieur.
Un détail crucial : la VMC est unidirectionnelle. Elle n’est pas conçue pour une circulation bilatérale ou pour permettre le passage de solides — encore moins d’un être humain.
Par ailleurs, les parcours de gaines ne sont pas rectilignes. Ils comportent des coudes, des pentes, des rétrécissements, des collages fixes, des attaches serrées dans des espaces parfois murés ou coulés dans le béton. Ce ne sont pas des conduits ouverts comme on les voit dans certains films hollywoodiens.
II.B – Dimensions et contraintes physiques : l’humain peut-il passer ?
Prenons un instant pour confronter les dimensions d’un humain, même extrêmement mince et souple, à celles d’un conduit de VMC :
- Le diamètre thoracique d’un adulte moyen en position comprimée descend difficilement sous les 25 à 30 cm (en inspiration bloquée, bras le long du corps).
- Le diamètre intérieur d’un conduit de VMC est, dans les cas les plus généreux, de 150 mm (15 cm). Cela correspond à un tunnel de la taille d’un gros melon. Même pour une personne atteinte de microstature sévère, le passage serait physiquement impossible.
- Même un enfant en bas âge ne pourrait s’y insérer sans danger de suffocation ou d’écrasement. Et il ne faut pas oublier la résistance des matériaux : un conduit souple se déforme, s’effondre, se déchire.
En résumé, aucun être humain adulte, ni même adolescent, ne peut s’introduire dans une VMC domestique classique, quelle que soit sa souplesse ou son entraînement. Le mythe du passage furtif dans un conduit de ventilation s’effondre devant la réalité mécanique : ce n’est tout simplement pas un espace dimensionnel humainement praticable.
II.C – Cas particuliers : VMC industrielles, gaines techniques, erreurs de conception
Cependant, l’univers du bâtiment est vaste, et il existe des cas où les conduits de ventilation atteignent des dimensions plus importantes. En particulier :
- Dans certains bâtiments industriels ou hospitaliers, on trouve des conduits métalliques rectangulaires de 40 à 80 cm de largeur, utilisés pour la ventilation collective, le désenfumage ou la climatisation. Ces structures, accessibles à la maintenance humaine, sont parfois grandes au point qu’un technicien peut s’y glisser pour inspection.
- Dans certains vieux immeubles, les anciennes cheminées condamnées ou les gaines techniques verticales (utilisées pour faire passer plusieurs réseaux) peuvent avoir été réutilisées pour la ventilation sans réduction complète de section. Ce sont des zones grises, parfois mal cartographiées.
Mais là encore, les complications abondent :
- Ces conduits sont généralement inaccessibles depuis l’extérieur sans travaux importants ou intervention depuis la toiture.
- Ils sont bruyants, poussiéreux, truffés d’obstacles techniques (coudes, ventilateurs, capteurs), et peuvent contenir de l’amiante ou d’autres matériaux toxiques.
Dans ces rares cas, une infiltration théorique n’est pas absolument impossible… mais elle nécessiterait une préparation technique importante, un repérage préalable, et l’usage d’outils spécialisés pour naviguer dans le réseau, voire pour forcer certains passages.
En bref : le mythe est partiellement plausible dans certains lieux non résidentiels, mais impossible à réaliser dans une habitation normale.
III. Le ninja et la réalité physique : biomécanique d’une intrusion
III.A – Corps humain, limites mécaniques : la souplesse ne fait pas tout
La fascination pour les ninjas repose souvent sur leur capacité à défier les lois physiques – ou du moins à les contourner. On les imagine capables de se faufiler entre deux lames de rasoir ou de passer à travers des barreaux grâce à leur souplesse extrême. Mais revenons à la réalité biologique.
Masse corporelle et volume irréductible
Un corps humain, quelle que soit sa souplesse, possède des volumes incompressibles. Les os, les organes vitaux, et les articulations ont des dimensions minimales incompressibles :
- La cage thoracique est un os rigide qui ne peut être compressé au-delà d’un certain point sans traumatisme. Elle forme un cylindre d’environ 25 à 30 cm de diamètre chez un adulte mince.
- Le crâne, souvent oublié, est un obstacle critique : impossible de “plier la tête” au-delà de la flexion cervicale normale. Le diamètre d’un crâne humain adulte est d’environ 15 cm, sans marge de déformation.
Même les contorsionnistes professionnels, capables de plier leur colonne vertébrale dans des angles hallucinants, ne peuvent réduire leur volume à celui d’un tuyau de VMC. La souplesse permet le mouvement, mais pas la réduction de masse.
L’oxygène et le risque d’asphyxie
Les conduits de VMC ne sont pas conçus pour accueillir un être vivant. L’air y circule, mais pas toujours dans le sens souhaité. Un ninja coincé dans un conduit pourrait être confronté à :
- Des niveaux d’oxygène faibles (particulièrement si le conduit n’est pas en fonctionnement ou si le ventilateur est arrêté).
- Des gaz toxiques : humidité, moisissures, émanations chimiques issues des salles de bain, toilettes ou cuisines.
- Une chaleur importante, surtout si la gaine traverse des zones sous-toiture.
Résultat : même en supposant une infiltration théorique, le séjour prolongé dans une VMC entraînerait des risques immédiats pour la santé du prétendu ninja.
III.B – Mobilité restreinte : mouvements dans des espaces fermés
Les films d’action aiment montrer des personnages rampant dans des conduits métalliques de grande taille, en rampant à quatre pattes ou sur le ventre. Cette vision, bien que très cinématographique, est rarement compatible avec la réalité technique.
Dans un conduit de VMC standard :
- Il n’y a pas d’espace pour ramper. Le diamètre interne est trop petit pour que même un bras puisse s’y introduire entièrement.
- Les virages à 90° sont fréquents, et ne permettent pas de continuité de mouvement fluide.
- Le bruit est un facteur critique : chaque déplacement produit des vibrations, des frottements, qui seraient immédiatement audibles dans le silence nocturne d’un appartement.
Ajoutons à cela que la surface intérieure des gaines est souvent striée, recouverte de poussière, et parfois garnie de filets anti-insectes ou d’obstacles techniques (comme des clapets anti-retour, qui bloquent le passage même à l’air dans un sens donné).
Ce n’est pas un terrain de jeu pour ninja. C’est un piège à rongeur.



III.C – Hypothèse extrême : et si c’était un « ninja » non-humain ?
À ce stade de l’enquête, il peut sembler que la réponse soit définitivement négative. Mais pour l’amour du raisonnement par l’absurde, explorons une hypothèse complémentaire : et si le ninja n’était pas humain ?
Des entités plus petites, plus flexibles, capables d’évoluer dans un conduit étroit… Cela nous amène à des comparaisons zoologiques :
- Le furet ? Capable de passer dans des tuyaux étroits et d’apprendre des itinéraires complexes. Mais il ne sait pas crocheter une serrure.
- Le poulpe ? Ultra-souple, passe dans des trous de quelques centimètres. Mais il a besoin d’eau.
- Le drone miniature ? Hypothèse semi-réaliste. Des micro-drones peuvent désormais voler dans des réseaux de ventilation industriels… mais leur autonomie et leur maniabilité restent très limitées.
Ainsi, la seule catégorie d’« agents » capables de réellement s’introduire dans un conduit de VMC sont les insectes, les rongeurs, ou, dans le pire des cas, les robots explorateurs miniatures. Mais aucun d’entre eux n’est – encore – affilié à un clan ninja.
IV. Stratégies d’infiltration alternatives : comment les vrais ninjas pénétraient vraiment chez vous
IV.A – De l’ombre au plancher : les vraies techniques d’intrusion dans le Japon féodal
L’image populaire du ninja rampant dans des conduits d’aération tient plus du cinéma américain que de l’histoire japonaise. En réalité, les shinobi – le terme japonais authentique – utilisaient des techniques d’infiltration bien plus terre-à-terre, quoique redoutablement efficaces. Leur objectif n’était pas d’escalader des immeubles en lycra noir, mais d’obtenir une information, d’influencer un résultat, ou de faire disparaître une cible – avec efficacité et discrétion.
Voici les véritables méthodes privilégiées :
1. Le passage par les ouvertures existantes
- Shoji (portes coulissantes) : Dans les habitations traditionnelles japonaises, les murs n’étaient pas pleins. Les cloisons étaient souvent constituées de papier tendu sur des cadres en bois, faciles à découper ou à déplacer sans bruit. Le ninja entrait tout simplement par la porte, la fenêtre, ou en ouvrant une paroi.
- Engawa (galerie extérieure) : Cette sorte de véranda ceinturait les maisons, avec des ouvertures fréquentes sur l’extérieur. Là encore, aucune nécessité de se faufiler dans un conduit.
- Toitures en tuiles : Faciles à soulever ou à écarter, les toits constituaient un point d’entrée privilégié, sans avoir à ramper comme un insecte.
2. Les déguisements et la ruse sociale
- Bien plus que la force physique ou l’agilité, c’est le camouflage social qui était la spécialité du shinobi. Ils se faisaient passer pour des moines itinérants, marchands, saltimbanques, porteurs d’eau, ou parfois même pour des domestiques.
- Un ninja pouvait ainsi entrer dans une résidence par la porte principale, non pas en rampant, mais en marchant, saluant poliment et en offrant ses services. L’infiltration devenait alors psychologique.
3. La manipulation des gardes ou des serviteurs
- Les shinobi utilisaient souvent des agents internes : domestiques soudoyés, servantes mal payées, enfants des rues. Par cette approche indirecte, ils obtenaient des plans, des habitudes, des objets… voire un accès direct.
- L’infiltration physique elle-même était donc souvent évitée au profit de techniques de subversion, de chantage, ou de corruption, bien plus efficaces qu’un passage dans une gaine d’aération inexistante.
IV.B – L’art de passer inaperçu : silence, neutralité, anonymat
Contrairement à leur image de guerriers masqués bondissant de toit en toit, les ninjas se voulaient avant tout invisibles dans la foule. Leur tenue noire, souvent citée, n’était utilisée que pour des opérations de nuit — et encore, ce noir était souvent bleu nuit ou gris foncé, plus adapté à la pénombre réelle.
Leur code d’action reposait sur plusieurs principes tactiques :
- Ne pas attirer l’attention. L’intrusion devait paraître naturelle.
- S’intégrer au décor humain. Un ninja déguisé en porteur de riz aura bien plus de chances de franchir une porte qu’un acrobate vêtu de noir suspendu à une corde.
- Exploiter les heures mortes. L’infiltration se faisait souvent à l’aube, ou durant les moments de prière, de repas, ou de sommeil collectif.
- Éviter tout bruit, toute lumière, toute agression visible. Un shinobi efficace pouvait traverser un quartier entier sans que personne ne note sa présence.
Ainsi, l’intrusion ne reposait ni sur la force, ni sur la souplesse physique extrême, mais sur une science du comportement, un sens aigu de l’observation, et une maîtrise psychologique du contexte.
IV.C – Le mythe moderne : Hollywood, ventilation et fantasmes tactiques
D’où vient alors cette idée absurde qu’un ninja (ou un espion, ou un tueur à gages) pourrait passer par la ventilation ?
L’origine : cinéma et fiction occidentale
La réponse se trouve dans les studios de tournage :
- Dans les années 1960-1990, les films d’espionnage ou de cambriolage comme Mission: Impossible, James Bond, ou Die Hard ont multiplié les scènes de conduits de ventilation. Pourquoi ?
- Parce que les plafonds de studio sont creux et larges, donc propices à la mise en scène.
- Parce que l’idée d’un héros rampant silencieusement au-dessus de ses ennemis est visuellement forte.
- Parce que les conduits métalliques offrent une esthétique sonore (grincements, échos) dramatiquement utile.
- Parce que les plafonds de studio sont creux et larges, donc propices à la mise en scène.
Mais dans la réalité, ces conduits sont soit trop petits, soit trop poussiéreux, soit remplis de câbles ou de ventilateurs. Ce ne sont pas des couloirs d’infiltration.
L’effet sur l’imaginaire collectif
Cette imagerie a tellement marqué les esprits qu’elle est devenue un tropisme scénaristique. Le spectateur attend désormais que l’intrus surgisse par le plafond. Même les jeux vidéo – de Metal Gear Solid à Hitman – ont renforcé ce mythe en en faisant un élément interactif récurrent.
Et pourtant, aucun professionnel de la sécurité réelle n’envisagerait une intrusion par une VMC domestique. Cela relèverait du non-sens tactique.

V. Conclusion : faut-il renforcer votre VMC pour parer aux intrusions ninja ?
V.A – Récapitulation des faits : entre légende urbaine et réalité technique
Au terme de cette enquête approfondie, plusieurs éléments objectifs nous permettent de trancher avec sérénité la question de départ : un ninja peut-il rentrer chez vous par la VMC ?
Rappelons les points essentiels :
- Les dimensions physiques des conduits de VMC sont rigoureusement incompatibles avec la morphologie humaine, même celle d’un contorsionniste olympique.
- La structure interne des réseaux de ventilation – virages, obstacles, absence de continuité – constitue un parcours plus redoutable qu’un labyrinthe piégé.
- Les véritables ninjas du Japon féodal privilégiaient des méthodes rationnelles, sociologiques et psychologiques : déguisement, manipulation, opportunisme. La ventilation n’y figurait nulle part.
- Les représentations cinématographiques de l’intrusion par conduit sont des fictions scénaristiques héritées de contraintes de plateau et de goûts esthétiques, non de réalités techniques.
Par conséquent, l’intrusion d’un ninja par la VMC relève strictement du mythe. Le conduit d’aération, loin d’être une menace potentielle, est plutôt un espace hostile à toute forme de vie humaine adulte, y compris la plus furtive.
V.B – Risques réels et protections rationnelles
Il serait toutefois irresponsable de conclure cette étude sans aborder les véritables vulnérabilités de votre habitat, qui elles, peuvent être exploitées par des individus malveillants – qu’ils soient ninjas ou non.
Voici quelques cibles d’intrusion plus crédibles :
- Les portes mal fermées ou non verrouillées. Le véritable ennemi de votre sécurité n’est pas suspendu dans un conduit, il est debout, ganté, devant votre serrure.
- Les fenêtres entrebâillées : bien plus accessibles qu’une gaine de ventilation, elles sont le point d’entrée favori des cambrioleurs amateurs.
- Les interphones ou digicodes : souvent contournés par ingénierie sociale ou observation des utilisateurs.
- Les accès aux caves, garages, balcons : parfois délaissés par excès de confiance.
Et donc, que faire ?
- Vérifiez vos points d’accès réels (portes, fenêtres, serrures, visibilités extérieures).
- Équipez-vous de détecteurs de mouvement ou de caméras discrètes, non pas pour repérer des ninjas, mais pour dissuader les intrusions classiques.
- Entretenez vos conduits de VMC, non pas pour empêcher une infiltration, mais pour garantir la qualité de l’air, éviter l’humidité et prévenir… l’entrée des insectes ou rongeurs (eux, oui, peuvent y passer).
V.C – Le ninja, entre métaphore et syndrome collectif
En définitive, la figure du ninja dans la ventilation n’est pas qu’un simple délire d’Internet : elle incarne nos peurs diffuses, notre besoin de nous sentir vulnérables dans des endroits inattendus.
Le ninja devient :
- Un symbole moderne de l’infiltration invisible, celle qu’on ne comprend pas, qu’on n’anticipe pas.
- Un mème de la paranoïa domestique, au même titre que les caméras espion dans les prises électriques ou les micros cachés dans les bougies parfumées.
- Un archétype narratif utile, notamment pour stimuler la prudence, l’observation, et… l’humour.
Mais il n’est pas, sauf mutation grave du réel, une menace concrète par votre système de ventilation.
V.D – Derniers mots : la tranquillité respiratoire
Vous pouvez donc respirer librement – au sens propre. Votre VMC, si elle est bien entretenue, ne laissera passer que de l’air. Et si un jour vous entendez du bruit étrange dans les gaines, rassurez-vous : il s’agira plus probablement d’un sac plastique coincé dans le ventilateur qu’un assassin masqué prêt à bondir dans votre salle de bain.
En conclusion :
Non, les ninjas ne peuvent pas rentrer chez vous par la VMC.
Mais cela ne doit pas vous empêcher d’aérer régulièrement votre logement.

Annexe chiffrée – Évaluation quantitative du risque d’intrusion ninja par VMC
1. Dimensions physiques typiques des conduits de VMC domestique
- Diamètre standard d’une gaine d’extraction simple flux : 80 à 125 mm.
- Diamètre maximal observé dans des installations résidentielles spéciales : 160 mm.
- Largeur moyenne des conduits plats utilisés dans certains faux plafonds : 150 mm (hauteur : 50 mm).
- Gabarit corporel minimal pour un adulte humain (épaules contractées au maximum) : environ 350 mm de largeur.
- Conclusion géométrique : écart minimal = 190 mm, ce qui rend le passage physiquement impossible.
2. Obstacles internes présents dans les réseaux de ventilation
- Coudes à 90° tous les 1,5 à 2 m dans la majorité des installations.
- Présence de ventilateurs centrifuges ou hélicoïdaux dans le groupe VMC.
- Grilles et clapets anti-retour empêchant tout passage en sens inverse du flux d’air.
- Sections multiples desservant différentes pièces, rendant le parcours labyrinthique.
- Résultat : aucune continuité rectiligne exploitable par un corps humain.
3. Capacités physiques théoriques d’un ninja (estimation hypothétique)
- Circonférence thoracique minimale pour un athlète adulte : 75 à 85 cm.
- Flexibilité articulaire (angle de compression du torse) : jusqu’à 30 % de réduction du volume corporel dans des cas extrêmes.
- Force musculaire permettant un déplacement en reptation dans un tunnel : requiert un diamètre supérieur à 350 mm pour éviter la compression fatale.
- Vitesse moyenne d’infiltration dans un espace confiné : 0,3 m/min.
- Durée d’apnée maximale dans un conduit étroit : 2 à 3 min (hypothèse sans ventilation active).
4. Probabilité globale d’intrusion par VMC
- Compatibilité dimensionnelle : 0 %.
- Compatibilité avec obstacles internes : 0 %.
- Compatibilité biomécanique (flexibilité + respiration) : 0 %.
- Résultat combiné : risque théorique nul.
5. Risques réels identifiés (hors mythe ninja)
- Infiltration d’insectes (probabilité : élevée).
- Passage de rongeurs de petite taille (probabilité : moyenne).
- Dépôt de poussières réduisant la qualité de l’air (probabilité : très élevée).
- Blocage mécanique par objets légers aspirés (probabilité : faible à moyenne).
6. Hypothèse « ninja miniaturisé » (fiction spéculative)
Si l’on introduit une hypothèse fictive :
- Réduction corporelle à 20 cm de haut via technologie hypothétique,
- Souplesse extrême (absence d’os rigides),
- Capacité de respiration limitée (conduit étroit et poussiéreux),
Alors l’intrusion par VMC devient possible dans 65 % des cas sur les habitations avec conduits rigides ≥ 125 mm. Mais cette hypothèse relève de la science-fiction ou de la magie ninja.
Conclusion pour celles et ceux qui ont la flemme de lire
Question de départ :
Un ninja peut-il rentrer chez vous par la VMC ?
Analyse en 4 points :
- Taille des conduits : trop petits, trop tortueux → physiquement impossible.
- Vraies méthodes ninjas : déguisements, toits, portes, corruption → jamais la ventilation.
- Origine du mythe : cinéma, séries, jeux vidéo → purement fictif.
- Risque réel : portes/fenêtres mal sécurisées → vraie menace.
Verdict final :
Non, un ninja ne peut pas passer par votre VMC.
Mais vérifiez vos serrures et vos fenêtres.
Indice de danger par la VMC :
Ninjas : 0/10
Rongeurs : 6/10
Sac plastique : 8/10
Diamètre conduit moyen : ████████ 12-15 cm
Diamètre crâne humain : ████████████ 15-17 cm
En définitive, si votre sommeil est troublé par la peur d’une silhouette masquée surgissant de votre grille d’aération, détendez-vous : vos conduits sont plus sûrs qu’une porte blindée. La véritable menace, si menace il y a, viendra toujours du monde extérieur, par la voie la plus simple et la moins spectaculaire… comme la porte d’entrée laissée entrouverte.
Et si un jour un ninja parvient réellement à pénétrer chez vous via votre VMC, alors vous ne craignez plus un simple cambriolage : vous venez probablement de devenir un personnage de film.


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