voix poussée dans ma gorge pas la mienne des syllabes cassées des lèvres qui glissent sur des phrases trop lourdes qui ne veulent pas se plier à mon souffle je suis l’écho d’un cri qu’on m’a collé dans la bouche les mots s’enroulent se déchirent se dérobent entre mes dents langue nouée paroles qui s’effilochent dans l’air épais du silence hérité pas à dire pas à défaire mais le goût reste amer cru et vibrant je porte le poids des mots des autres collés sur ma langue incrustés dans mes veines mots pas pensés mots récités mots qui font mal mots qui m’étranglent à chaque souffle mémoire souvenir langue fente dans la chair où glissent des voix qui ne me quittent pas murmures serrés comme un étau autour de la bouche le poids de l’héritage de l’oubli je cherche un vide un espace entre les phrases entre les sons quelque chose qui tremble qui hésite qui explose comme un cri sans mots sans règles sans chaînes juste le corps qui parle langue monstre à plusieurs têtes chacune avec son visage ses dents ses blessures un dédale où je me perds je tâtonne je bégaye je crache les morceaux de cette langue qui ne veut pas mourir je suis la bouche ouverte à demi-fermée le souffle coupé les mots dans un corps qui ne veut plus obéir mais qui n’a pas encore appris à dire autrement et dans ce creux ce vide ces restes je cherche je déchire je rassemble des bribes des éclats des fragments pour peut-être inventer une langue qui serait la mienne

Souffle emprisonné Dédale vocal
Une langue qui pèse, qui étrangle et qui s’éparpille, des mots hérités qui s’incrustent dans le corps, des voix qui persistent malgré tout. Entre fragments et éclats, ce texte suit le parcours d’un dire fragile, tâtonnant, qui cherche à se recomposer pour devenir enfin sa propre langue.
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poésie (ouais), poésies plus longues que des monostiches, distiques, tercets et haïkus, syntaxxx, Tou5, vomi de mots
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