Tout commence par l’anus

Tout commence dans mon corps. Je me plie, je me tords, je me retourne, je me retrouve parfois là où je ne pensais pas pouvoir être, observant le désordre que mes gestes inventent comme si le monde entier s’organisait autour de mes mouvements improbables.

Tout commence par l’anus. Une petite pression, un frémissement… et boum : mes fesses pivotent comme une chaussette qu’on retourne après la lessive. Les jambes suivent, se tordant et s’entrelacent comme des spaghetti en colère. Mes bras, rebelles, s’enroulent autour de mes oreilles et de mes chevilles, tandis que mes doigts tricotent des pulls invisibles pour des radiateurs imaginaires. Mon nez, lui, renifle mes genoux comme une détective obsédée par les indices.

Chaque mouvement déclenche un chaos grotesque : je roule sur le tapis, mes coudes font tomber une pile de livres, et mes pieds manquent d’écraser le chat du voisin, qui me fixe avec une terreur fascinée. Mes cheveux forment des filets étranges, mes épaules jouent à cache-cache avec mes hanches, et l’anus, stoïque, observe la scène comme une arbitre impartiale.

Après plusieurs pirouettes improbables et roulades anarchiques, je me retrouve assise sur mon propre dos, contemplant le désordre que je viens de créer. La conclusion est claire : retourner son corps comme une chaussette en commençant par l’anus est inutile, ridicule, mais étrangement satisfaisant. Et oui, le chat du voisin garde encore quelques séquelles.


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