Pour plier les habits de quelqu’un que vous aimez :
Étendez-les à plat sur leur machine à laver, sur leur table, sur leur lit
Demandez-vous si c’est ici qu’iel plie ses habits d’habitude
Surveillez les faux plis qui se répercutent sur le produit fini : lissez du plat de la main, ajustez les coutures.
Accordez-vous l’observation des petites imperfections, le petit plaisir de pouvoir les apprécier
Sur la pile répétez chaque pliure, trouvez la tendresse du taylorisme.
Goûtez la rencontre de ces vieux amis, surpris comme en vacances dans un quartier qui est le leur
Dérangez leurs habitudes en pliant selon la vôtre, offrez chaque matin un petit bout de vous.
Comparez au pliage de vos propres habits. Ou bien ils font la même taille, et alors rien ne change
Ou bien ils sont différents : émerveillez vous de l’absurdité que représente l’imagination d’un corps entier à partir de tissus découpés
Vous avez transformé une corvée routinière en source de tendresse
Aujourd’hui, vous êtes alchimiste.
Cette fierté vous revient.


Laisser un commentaire