Il faut aimer s’assoir
Relâcher son corps
Ou craindre le déchirement
Du collant
Le resserrement de la matière
La disparition du pantalon
Dans les plis de l’aine
Se frotter le sexe contre les angles
Jambes ouvertes
Le dur et le mou
S’équilibrer
Creuser le dossier
Faire son nid
Craquer la structure
Gratter des doigts l’accoudoir
Chercher les failles
Les vis manquantes
Le pied fébrile
Casser le bois
Les reliefs sculptés qui empreintent le dos
Agrandir l’assise
Accepter le risque
De la chute
Se retenir
Y enrouler les pieds
Ou s’y rouler en boule
Ou s’y ennuyer ferme
Coller son chewing-gum
Pour la personne suivante
Debout on voudrait être
Assis
Assis
On s’aplatit
On se tasse
On refroidit
Assis
On rêve d’être
Autrement
Contre les murs
En angle
On muscle ses jambes
C’est imaginaire
Asseyez-vous
Prenez un siège
Je vous en prie prenez place
Asseyez-vous maintenant
Signez la déposition
Ah il en manque une
La cour !
Lever son monde
Se balancer
Coupable
Des rois, des reines, des chevaux, des tours
Et des chandelles
On s’y agrippe à cette chaise
On s’y endort
On en grimace
De sentir la chaleur des culs d’avant
De se les partager
Parce qu’on ne se balade pas avec sa chaise
Sauf les vieux à la plage
Ou les vieux dans les musées
Chaise de table
De transport
De travail
De rue
De bar
Mobiles ou vissées au sol
Les lieux basés sur la méfiance récoltent ce qu’ils sèment
Intraitables
Sept heures par jour entre les sonneries
Asseyez-vous !
La directrice est là, levez-vous !
Si on peut
Préférer les rondeurs molles
Informelles
Sans exigence
Des canapés

Assise
Asseyez-vous / Prenez un siège
Pour suivre la revue inutile dans toute son inintéressantité
Abandonne-toi EUH Abonne-toi pour recevoir les derniers articles par mail (ils servent toujours à rien hein, t’inquiète pas)
Confirmation : tu recevras nos textes dispensables, malgré toi. On s'excuse d'avance.

Laisser un commentaire