
Chez la revue inutile, nous ne corrigeons aucune faute d’orthographe. Pas parce que nous ne les voyons pas (nous avons des yeux, parfois même des lunettes), mais parce que ce n’est pas notre travail. L’orthographe n’est pas notre combat, ni notre terrain de jeu, ni notre obsession.
Nous considérons que les fautes appartiennent au texte. Elles sont comme des miettes dans un lit : gênantes pour certains, mais preuves tangibles qu’une vie a eu lieu. Corriger, ce serait effacer. Et nous ne sommes pas là pour effacer.
Dire qu’une faute est « à corriger », c’est déjà se placer au-dessus du texte. C’est classiste, l’orthographe sert trop souvent à trier les voix entre celles qui seraient « légitimes » et celles qui devraient se taire.
Ici, nous accueillons les textes comme ils viennent : cabossés, accidentés, traversés de ratures invisibles et de voyelles mal placées. Nous trouvons ça très bien.
